Le billet Le coronavirus,mais pas que
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Le jour où j’écris cette tribune, le cap des 1 900 victimes du coronavirus a été franchi. Le directeur général de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a évoqué un risque de contagion massive transformant l’épidémie, encore concentrée en Chine, en pandémie, qui toucherait une part de la population mondiale. Mais son évolution reste difficile à prévoir.
L’histoire de l’humanité est parsemée de pandémies effroyables. La peste noire tua un tiers de la population européenne au XIVe siècle, la variole frappa des millions d’Indiens d’Amérique à l’arrivée des colons, le choléra fit des ravages dans les capitales européennes au XIXe siècle et la grippe espagnole provoqua plus de morts que la Première Guerre mondiale.
Ensuite, la recherche médicale et la capacité d’oubli des menaces sanitaires ont redonné confiance à l’homme. Mais l’histoire a continué et en accéléré. Ébola, le VIH, responsable du Sida, ou le Sras sont les plus connus des nouveaux virus tueurs. L’apparition de maladies émergentes a miné cette tranquille certitude de la toute-puissance de la médecine moderne. 90 % des virus et bactéries pathogènes à l’origine de ces maladies n’étaient pas connus il y a trente ans. 70 % des maladies humaines émergentes proviennent du contact avec des animaux ou des denrées d’origine animale. Le pangolin, suspecté d’avoir transmis le coronavirus, a du souci à se faire.
Depuis l’arche de Noé, on sait que la santé des hommes est associée à celle des animaux. Nous vivrons ou périrons ensemble. Celle des animaux est liée à leur environnement. Dérèglement climatique et coronavirus : la boucle est presque bouclée. La question de fond est posée, mais l’urgence est ailleurs. Aujourd’hui, la Chine gère l’épidémie de coronavirus. L’État policier et la robotique (avec les drones traqueurs munis de caméras et de haut-parleurs) mettent la population sous contrôle. Mais si le coronavirus atteignait l’Inde… L’Himalaya est un handicap pour le pangolin, mais le passager d’un avion peut aussi bien faire l’affaire. Oui, nous avons quelques raisons d’être inquiets.
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